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Les créateurs

Rencontre avec Ombline de l’Association Culture pour l’Enfance

Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance de découvrir l’association « Culture pour l’Enfance », qui m’a invité à participer à une journée spéciale dédiée aux enfants. Malheureusement, je n’ai pas pu y assister, mais cette initiative m’a profondément touchée et inspirée. Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de cette association incroyable qui œuvre pour le développement de l’inclusion sociale par la culture en France.

Le 31 mai, dans le cadre des Rendez-vous aux Jardins, une manifestation nationale organisée par le ministère de la Culture, l’association a proposé une expérience unique : une découverte sensorielle des jardins à la française. Cette visite permet aux enfants de découvrir les jardins à travers la vue, l’odorat, l’ouïe, le toucher et le goût. Pour rendre cette expérience encore plus exceptionnelle, les médiatrices de l’association étaient présentes, accompagnées de Nadia Sammut, la première cheffe étoilée au monde à proposer une cuisine exclusivement sans gluten. Nadia a enchanté les enfants avec des sirops réalisés à base de plantes et de fleurs qu’ils ont pu déguster sur place.

Cet article est l’occasion de plonger dans l’univers de « Culture pour l’Enfance », de comprendre leurs missions et de découvrir comment ils transforment la vie des enfants les plus vulnérables grâce à des expériences artistiques et culturelles enrichissantes.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre rôle au sein de l’association Culture pour l’Enfance ?

Ombline d’Avezac, je me suis installée à Marseille il y a 8 ans avec ma famille. Je coordonne les actions menées par Culture pour l’Enfance en Provence depuis 5 ans.

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre cette association créée en 2009 ?

L’envie de mettre mes compétences au service d’une cause d’intérêt général particulièrement passionnante.

Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans le développement de l’inclusion sociale par la culture en France ?

Nous rencontrons en effet plusieurs défis majeurs parmi lesquels :

Problème d’accessibilité :

  • Disparités géographiques : l’offre culturelle est souvent concentrée dans les grandes villes, laissant les zones rurales et certaines banlieues sous-desservies. La mobilité physique est un réel obstacle à la pratique culturelle.
  • Barrières financières : Le coût des activités culturelles peut être élevé pour les populations à faible revenu.
  •  Handicap : Les personnes en situation de handicap peuvent rencontrer des obstacles pour accéder aux infrastructures culturelles.

Enjeu d’éducation et de sensibilisation :

  • Les personnes les plus vulnérables, que ce soit par la précarité sociale ou le handicap, peuvent se sentir exclues de la culture, ne se sentent pas concernées. Il y a un problème aussi de médiation culturelle : l’absence de médiateurs ou de programmes éducatifs adaptés qui facilitent l’accès à la culture pour des publics variés limite grandement l’inclusion.

Pouvez-vous nous expliquer comment vous sélectionnez les enfants qui bénéficient de vos programmes artistiques et culturels ?

Sont bénéficiaires de nos programmes tous les enfants en situation de handicap, malades et hospitalisés ou en précarité sociale.

Ensuite, tant qu’on a du budget on accepte toutes les demandes.

Quel type d’activités culturelles et artistiques proposez-vous aux enfants malades, porteurs de handicap ou en situation de grande précarité sociale ?

Nous proposons des programmes d’éducation artistique et culturelle gratuits séquencés en plusieurs étapes afin de favoriser l’acquisition des connaissances. Chaque étape correspond à un atelier animé par une médiatrice culturelle de Culture pour l’Enfance dans la structure de l’enfant.  Pour transmettre les connaissances et impliquer les enfants quelques soient ses compétences, nous utilisons divers médiums artistiques :  arts plastiques, théâtre, musique ou danse.

Comment le partenariat avec l’Hôtel de Caumont contribue-t-il à enrichir l’expérience des enfants dans le Sud de la France ?

Ce partenariat permet de faire découvrir aux 2500 enfants bénéficiaires chaque année un site culturel patrimonial emblématique du XVIIIème siècle de leur région.

Pouvez-vous nous donner un exemple d’une journée type pour un enfant participant à vos programmes de découverte culturel ?

Je vous propose de décrire plutôt une semaine type :

En début de semaine, l’une de nos médiatrices culturelles vient dans la structure de l’enfant animer un premier atelier découverte du XVIIIe siècle pendant environ 1h30. A l’aide d’outils pédagogiques conçus sur mesure, elle explique la vie au XVIIIe à travers des jeux et activités de manipulation.

Ensuite les enfants vont visiter l’Hôtel de Caumont et ses jardins à la française pendant 1h30. Cette visite guidée toujours par une médiatrice culturelle de Culture pour l’Enfance prend la forme d’une chasse au trésor permettant de rendre très ludique cette rencontre avec le patrimoine architectural et naturel de la région.

En fin de semaine, la médiatrice culturelle revient dans la structure d’accueil de l’enfant pour animer, à l’aide d’outils pédagogiques également conçus sur mesure, un atelier créatif intitulé « Quel est ton blaze ? ». Les enfants pendant 1h30 vont découvrir l’héraldique et composent leur blason personnel. Cet atelier permet de faire aux enfants de s’exprimer, de partager leurs valeurs et passions.

Comment mesurez-vous l’impact de vos programmes sur les enfants et leur inclusion sociale ?

Nous demandons à chaque adulte encadrant un groupe d’enfants bénéficiaires de répondre à un questionnaire d’évaluation ce qui nous permet de mesurer l’impact qualitatif de nos programmes. 

Quelles sont les sources de financement de votre association et comment pouvez-vous assurer la gratuité de vos programmes pour les enfants bénéficiaires ?

Culture pour l’Enfance vit uniquement des dons individuels et du mécénat d’entreprise. 

Quels sont vos projets futurs pour l’association et comment envisagez-vous de développer davantage l’accès à la culture pour les enfants vulnérables en France ?

Nous souhaitons renforcer les programmes de pratiques artistiques liées à la danse, au théâtre et à la musique.

Pour le théâtre et la musique, nous venons de créer avec la Criée à Marseille un programme éducatif et culturel complet sur une année scolaire « Le XVIIIe en scène : théâtre à l’école ». Ce programme a pour objectif de faire découvrir à travers le théâtre les grandes idées du XVIIIe siècle. Il commence en septembre avec 3 classes, soit environ 60 élèves, de l’Ecole La Viste Bousquet, Marseille 15e. au programme de ces 9 mois de travail : cours de théâtre pour 2 classes de CM1 et CM2, ateliers de musique avec des instruments adaptés (orgue sensoriel et Bao-Pao) pour les enfants du dispositif ULIS de l’école, visites de sites culturels (Opéra de Marseille, Hôtel de Caumont, Théâtre du Jeu de Paume), 3 spectacles à la Criée, 1 spectacle à l’école et enfin une restitution sur la scène de la Criée fin mai 2025 afin de montrer aux familles et amis le travail accompli pendant l’année.

Pour la danse, nous allons développer un nouveau parcours dansé pour les enfants en situation de handicap afin de leur faire découvrir à travers la pratique de la danse, le patrimoine naturel local. La danse va ouvrir de nouvelles perspectives, éloignées des préoccupations quotidiennes liées à la pathologie des enfants et leur permettre de redonner une place centrale à leur corps dont les capacités, selon le type de handicap, sont souvent restreintes. Au programme ateliers de danse animés par une danseuse professionnelle dans la structure de l’enfant, visites de jardins à la française et spectacle dans la structure de l’enfant.

Un petit mot pour la fin ?

Chez Culture pour l’Enfance nous sommes archi convaincues que l’art et la culture sont des outils puissants pour aider les enfants sur le chemin de l’estime de soi !

About Author

Jennifer, Community Manager & Formatrice en Réseaux Sociaux sur Aix-en-Provence.