J’avais 25 ans quand mon corps s’est mis à changer. Brutalement. Mes règles ont disparu pendant plus de deux ans, mon poids a explosé, +30 kilos en quelques mois, et mes cheveux, si épais que j’aimais tant, ont commencé à tomber par poignées. Une calvitie difficile à vivre. Une image dans le miroir que je ne reconnaissais plus. J’avais l’impression de perdre ma féminité, de m’effacer doucement. J’ai commencé à me faire vomir, pensant que j’allais reprendre le contrôle. Mais rien n’a changé. J’ai sombré. C’était ma première dépression. Ce moment de ma vie reste l’un des plus douloureux, non seulement à cause des symptômes physiques, mais aussi de l’incompréhension des médecins, de certains proches… ceux que j’attendais à mes côtés.
Après avoir pleuré pour qu’on m’écoute, après des dizaines de prises de sang et de consultations qui ne menaient à rien, j’ai compris : j’avais un Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK). Mais aucune solution concrète ne m’était proposée. Alors, j’ai laissé tomber. Pendant des années, j’ai mis cette partie de moi entre parenthèses. Et puis, il y a eu un déclic. Le besoin de me reconnecter à mon corps. J’ai repris un suivi médical, croisé enfin le chemin d’une endocrinologue bienveillante, spécialisée dans l’accompagnement des femmes avec un SOPK, surtout celles qui souhaitent un jour devenir mères.
Et puis j’ai rencontré Aurore, naturopathe à Aix-en-Provence mais que vous pouvez aussi consulter en vio-conférence. Avec elle, depuis janvier 2025, j’avance autrement : en douceur, sans jugement, sans pression. Elle m’écoute, me comprend, m’accompagne. Et pour la première fois depuis longtemps, je vois de vrais changements : moins, voire presque plus de nausées. Une alimentation mieux comprise, plus adaptée et surtout moins inflammatoire. Le stress est redescendu, les crises d’angoisse s’atténuent peu à peu. On travaille encore sur la gestion du poids, mais j’y crois. On ne peut pas faire disparaître le SOPK, mais on peut déjà en apaiser les effets, et c’est un vrai soulagement. Des résultats concrets. Mais surtout, je me sens prise en compte dans ma globalité.
Aujourd’hui, j’ai eu envie de lui donner la parole à travers cette interview, pour parler de SOPK et naturopathie. Pour que d’autres femmes puissent, à leur tour, se sentir moins seules, mieux informées, mieux accompagnées.
Peux-tu te présenter et nous expliquer ce qui t’a amenée à devenir naturopathe ?
Je m’appelle Aurore, naturopathe diplômée depuis 2011 de l’école Aesculape à Aix-en-Provence. Passionnée par la santé naturelle, le fonctionnement du corps humain et les liens entre physique et émotionnel, j’ai très tôt ressenti le besoin d’accompagner l’autre à retrouver son équilibre. Mon parcours personnel, notamment des troubles gynécologiques et le désir de maternité, m’ont profondément ancrée dans cette voie, que j’ai pu explorer aussi bien dans ma vie que dans mes spécialisations. Aujourd’hui, je propose un accompagnement global en naturopathie, complété par des soins de bien-être (réflexologie, massages, reiki, madérothérapie…). Mon approche s’appuie sur plus de 12 ans d’expérience et 5 années de spécialisation autour de la santé de la femme, des troubles hormonaux, de l’inflammation chronique, de la fertilité, de la périnatalité et de la pédiatrie, pour offrir un accompagnement à la fois sérieux, individualisé et profondément humain.
Comment définirais-tu la naturopathie et en quoi elle diffère de la médecine classique ?
La naturopathie est une approche globale qui vise à soutenir les capacités d’auto-guérison du corps grâce à l’hygiène de vie, l’alimentation, les plantes, les techniques de relaxation ou de détox. Contrairement à la médecine classique, qui agit souvent de façon symptomatique et urgente, la naturopathie s’attache à chercher et corriger la cause profonde du déséquilibre. Elle est complémentaire et non opposée à la médecine. Personnellement, je la vois comme une voie de prévention, de responsabilisation et de réappropriation de sa santé. Devenir acteur de sa propre santé et se poser les bonnes questions pour son avenir.
Quelles sont les grandes étapes d’un suivi naturopathique, de la première consultation au suivi régulier ?
Lors de la première séance, j’établis un bilan de vitalité complet à partir d’un échange approfondi sur les habitudes de vie, l’historique de santé, les troubles présents et les objectifs. Ensuite, je propose un programme d’hygiène vitale personnalisé. Les suivis permettent d’ajuster ce programme, de soutenir la motivation et de répondre aux évolutions. J’accompagne à un rythme adapté à la personne, toujours avec écoute et douceur.
Quelles sont les causes principales du SOPK selon la naturopathie ?
En naturopathie, on considère le SOPK comme un déséquilibre multifactoriel : surcharge du foie, stress chronique, alimentation pro-inflammatoire, troubles digestifs, perturbateurs endocriniens, ou encore fatigue surrénalienne. Personnellement, j’observe souvent un terrain inflammatoire avec une fatigue profonde et une hypersensibilité émotionnelle chez ces femmes. Le corps crie un besoin de rééquilibrage global. Trouver la cause du SOPK car elle est différente pour chaque personne.
Comment la naturopathie peut-elle aider une femme atteinte de SOPK au quotidien ?
Elle propose des outils concrets pour mieux vivre au quotidien : rééquilibrage alimentaire, soutien hormonal naturel, gestion du stress, amélioration du sommeil et de la digestion. Ce sont souvent des femmes épuisées ou désemparées, et je trouve essentiel de leur redonner confiance dans leur corps et des clés pour comprendre ce qu’il exprime. Le changement est progressif mais réel.
Quelles sont les approches naturelles que tu proposes pour réguler les hormones et améliorer les symptômes du SOPK ?
Je combine plusieurs leviers : alimentation anti-inflammatoire à index glycémique bas, plantes régulatrices, soutien du foie, micronutrition, relaxation et activité physique douce. Chaque accompagnement est unique. J’insiste toujours sur l’écoute du rythme naturel et l’harmonisation du cycle, même sans règles.
Peux-tu nous parler de l’importance de l’alimentation et du mode de vie dans la prise en charge du SOPK ?
C’est fondamental ! L’alimentation influence directement l’équilibre hormonal, l’inflammation et la résistance à l’insuline. Un mode de vie plus doux, avec un sommeil réparateur, du mouvement régulier, moins de charge mentale et plus de nature, transforme la qualité de vie. J’ai vu des femmes revivre juste en modifiant leur assiette et leur rythme de vie.
SOPK et naturopathie : Quels sont les résultats que tes patientes avec SOPK peuvent espérer avec un accompagnement naturopathique ?
Les résultats varient, mais beaucoup voient une régulation de leur cycle, une diminution de l’acné ou de la pilosité, un regain d’énergie, une perte de poids durable, et surtout une meilleure compréhension d’elles-mêmes. Elles se sentent globalement mieux dans leur corps. Certaines retrouvent une ovulation ou une grossesse naturellement. L’approche naturo agit en profondeur, donc elle demande de la patience, mais les transformations sont souvent durables et libératrices.
Comment se déroule le suivi naturopathique pour une pathologie chronique comme le SOPK ?
Je propose un accompagnement sur plusieurs mois, avec des rendez-vous réguliers (toutes les 6 semaines à 3 mois selon les besoins). Chaque séance est l’occasion d’évaluer les progrès, de soutenir la motivation et d’adapter les conseils. J’apporte un cadre rassurant et évolutif, avec toujours une écoute bienveillante. Le suivi est global, je prends en compte le corps, l’émotionnel et l’environnement.
Quels conseils pratiques peux-tu donner à celles qui viennent d’apprendre qu’elles ont un SOPK et qui souhaitent agir naturellement ?
Ne panique pas, ce n’est pas une fatalité. Commence par ralentir, réécouter ton corps, apaiser ton système nerveux. Dans ton assiette, privilégie les aliments bruts, riches en fibres, et évite les sucres rapides. Bouge chaque jour sans te surmener, respire, dors. Et entoure-toi de professionnel·les qui te respectent. Tu n’es pas seule et ton corps peut retrouver l’équilibre avec les bons soutiens.
